SUMMARY
VERSION

Les projections : quel impact aura l’élargissement de l’accès à l’éducation sur les résultats du développement durable ?

A young chinese boy examines the nature around him.

CREDIT: Fotolia

Les projections : quel impact aura l’élargissement de l’accès à l’éducation sur les résultats du développement durable ?

PRÉDIRE LE NIVEAU D’ÉDUCATION ATTEINT AU NIVEAU MONDIAL EN 2030 ET AU-DELÀ

Le Rapport GEM 2016 évalue les chances de parvenir à l’achèvement universel de l’enseignement secondaire d’ici à 2030, en s’appuyant sur une série de données représentatives au plan mondial et sur une méthodologie perfectionnée. Le message est sans appel : le monde réalisera ses engagements en matière d’éducation au niveau mondial avec 50 ans de retard. Au rythme actuel, l’achèvement universel ne se réalisera pas avant 2042 pour l’enseignement primaire, pas avant 2059 pour le premier cycle de l’enseignement secondaire, et pas avant 2084 pour le second cycle de l’enseignement secondaire. Les pays les plus pauvres parviendront à l’enseignement primaire universel plus de cent ans après les pays les plus riches. La conclusion principale est que, dans les pays à faible revenu comme dans ceux à revenu intermédiaire, la réalisation de l’ODD 4 exige une rupture sans précédent avec les tendances passées, si l’on veut parvenir à l’achèvement des études contenue dans la cible 4.1.

PRONOSTIQUER SES EFFETS SUR LES RÉSULTATS DU DÉVELOPPEMENT

Si l’exercice de projection suggère que la cible d’éducation de l’ODD ne sera sans doute pas atteinte, des progrès même modestes peuvent apporter des améliorations considérables pour la prochaine génération. Pour comprendre la contribution potentielle de l’expansion de l’éducation à la réalisation des ODD, le Rapport GEM examine la capacité de l’éducation à sauver des vies (en réduisant la mortalité infantile et juvénileet en augmentant l’espérance de vie des adultes), tirer les populations et les pays de la pauvreté (en stimulant la croissance économique nationale globale et en réduisant l’extrême pauvreté) et réduire la vulnérabilité aux catastrophes.

Si toutes les femmes en âge de procréer avaient accès à la scolarité secondaire d’ici à 2030, cela réduirait le taux de mortalité des moins de 5 ans en Afrique subsaharienne de 68 à 54 décès pour 1 000 naissances vivantes d’ici à 2030 et de 51 à 38 décès pour 1 000 naissances vivantes d’ici à 2050. Dans la mesure où la santé des enfants peut bénéficier d’effets s’exerçant au niveau communautaire et de la diffusion de pratiques et de comportements sains, la mortalité infantile pourrait même reculer davantage que ne le suggèrent ces estimations.

L’éducation peut accroître le revenu par habitant en améliorant la productivité de la main-d’œuvre et en accélérant le développement et l’adoption des technologies. Dans les pays à faible revenu, universaliser l’achèvement du second cycle de l’enseignement secondaire augmenterait le revenu par habitant de 75 % d’ici à 2050. Même si la réalisation de la cible 4.1 de l’ODD ne suffira pas pour éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030, cela pourrait nous rapprocher de 10 ans de l’élimination de la pauvreté.

L’éducation peut aider à réduire le nombre des décès liés aux catastrophes, dans la mesure où des individus instruits tendent à présenter une meilleure sensibilisation aux risques, un plus haut niveau de préparation et de réponse adaptée, et des pertes moyennes moindres lorsque survient une catastrophe. Si l’on parvenait d’ici à 2030 à universaliser l’enseignement secondaire, il y aurait 10 000 à 20 000 décès liés aux catastrophes en moins par décennie d’ici à 2040-2050, contre 250 000 décès relevés entre 2000 et 2010, à fréquence constante de ces événements. L’enseignement secondaire universel aurait un impact particulièrement marqué sur les décès liés aux catastrophes en Asie, continent abritant les plus fortes populations, dont beaucoup des plus vulnérables résident dans les zones côtières.